Le silence dans un cercle de paroleđ¶
- aureliepaquignon
- 3 juin
- 2 min de lecture

Un cercle de parole par dĂ©finition accueille la parole. Entre ces paroles, des silences qui donnent souvent de la profondeur aux paroles qui viennent dâĂȘtre prononcĂ©es. Des silences qui « accuse rĂ©ception » de ce qui vient dâĂȘtre dit. Espace dâintĂ©gration, de mĂ©ditation, de transition.Â
Le cercle est bénéfique tant pour celui qui parle que pour ceux qui écoutent. Ces derniers, par effet miroir, peuvent y trouver un effet thérapeutique autant que si les paroles sortaient de leur propre bouche.
Pourtant, comment accueillir, dans un cercle de parole, un participant qui ne parle pas ? Qui n'offre au cercle "que" son écoute silencieuse ?
Câest ce qui mâest arrivĂ© au dernier cercle. La consigne avait Ă©tĂ© posĂ©e quâau premier tour tous les participant.e.s Ă©taient invitĂ©s Ă sâexprimer, puis par la suite la libertĂ© Ă©tait donnĂ©e Ă chacun de sâexprimer ou non.
Pas une seule fois cette participante nâa pris la parole. Jâai plusieurs fois veillĂ© Ă ce quâelle se sente Ă lâaise pour parler, quâelle se sente inclue. Suite au cercle, jâai demandĂ© Ă chacun et chacune son ressenti et elle ne mâa pas rĂ©pondu. Pour ma part, cela ne mâa pas dĂ©stabilisĂ© car jâai pleinement foi dans le processus du cercle. Je savais que, mĂȘme sans parler, elle se faisait du bien. Jâen ai dâailleurs eu la confirmation dĂšs le lendemain : le cercle lâavait profondĂ©ment Ă©mue et lui a permis par la suite de libĂ©rer sa propre parole.
Mais la question se pose Ă©galement du point de vue des autres participants. Comment vivre la prĂ©sence de quelquâun qui vient Ă©couter sans se livrer, qui vient recevoir sans donner ?Â
Jâai bien senti que la situation avait interpellĂ© les autres participants et ce dâautant plus que nous Ă©tions un tout petit groupe. Cependant, chacun et chacune a compris que la personne ne se trouvait pas, Ă ce moment, en capacitĂ© de parler mais que lâacte mĂȘme de participer Ă un cercle de parole Ă©tait pour elle une grande victoire.Â
Chacun et chacune sâest donc, je pense, attachĂ© Ă voir cette victoire et le bĂ©nĂ©fice probable pour la personne plus que son propre inconfort vis-Ă -vis de son silence.
Rappelons-nous que dans certaine phase de notre vie, nous sommes plus aptes Ă donner et que cela compense dâautre phases oĂč nous avons plus besoin de recevoir. Il en va des actes comme des paroles.
Dans les cercles, ce sont les bonnes personnes qui sont lĂ . Aucun doute que cette dame avait toute sa place dans le cercle.




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