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Le silence dans un cercle de paroleđŸ˜¶


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Un cercle de parole par dĂ©finition accueille la parole. Entre ces paroles, des silences qui donnent souvent de la profondeur aux paroles qui viennent d’ĂȘtre prononcĂ©es. Des silences qui « accuse rĂ©ception » de ce qui vient d’ĂȘtre dit. Espace d’intĂ©gration, de mĂ©ditation, de transition. 


Le cercle est bénéfique tant pour celui qui parle que pour ceux qui écoutent. Ces derniers, par effet miroir, peuvent y trouver un effet thérapeutique autant que si les paroles sortaient de leur propre bouche.


Pourtant, comment accueillir, dans un cercle de parole, un participant qui ne parle pas ? Qui n'offre au cercle "que" son écoute silencieuse ?


C’est ce qui m’est arrivĂ© au dernier cercle. La consigne avait Ă©tĂ© posĂ©e qu’au premier tour tous les participant.e.s Ă©taient invitĂ©s Ă  s’exprimer, puis par la suite la libertĂ© Ă©tait donnĂ©e Ă  chacun de s’exprimer ou non.


Pas une seule fois cette participante n’a pris la parole. J’ai plusieurs fois veillĂ© Ă  ce qu’elle se sente Ă  l’aise pour parler, qu’elle se sente inclue. Suite au cercle, j’ai demandĂ© Ă  chacun et chacune son ressenti et elle ne m’a pas rĂ©pondu. Pour ma part, cela ne m’a pas dĂ©stabilisĂ© car j’ai pleinement foi dans le processus du cercle. Je savais que, mĂȘme sans parler, elle se faisait du bien. J’en ai d’ailleurs eu la confirmation dĂšs le lendemain : le cercle l’avait profondĂ©ment Ă©mue et lui a permis par la suite de libĂ©rer sa propre parole.


Mais la question se pose Ă©galement du point de vue des autres participants. Comment vivre la prĂ©sence de quelqu’un qui vient Ă©couter sans se livrer, qui vient recevoir sans donner ? 


J’ai bien senti que la situation avait interpellĂ© les autres participants et ce d’autant plus que nous Ă©tions un tout petit groupe. Cependant, chacun et chacune a compris que la personne ne se trouvait pas, Ă  ce moment, en capacitĂ© de parler mais que l’acte mĂȘme de participer Ă  un cercle de parole Ă©tait pour elle une grande victoire. 


Chacun et chacune s’est donc, je pense, attachĂ© Ă  voir cette victoire et le bĂ©nĂ©fice probable pour la personne plus que son propre inconfort vis-Ă -vis de son silence.


Rappelons-nous que dans certaine phase de notre vie, nous sommes plus aptes Ă  donner et que cela compense d’autre phases oĂč nous avons plus besoin de recevoir. Il en va des actes comme des paroles.


Dans les cercles, ce sont les bonnes personnes qui sont lĂ . Aucun doute que cette dame avait toute sa place dans le cercle.

 
 
 

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